Mon Kebetu sur le thread d’un jeune collègue!

Chère collègue Aïcha considère tous les commentaires sur ton thread comme des avis professionnels (réponses) à la question très OUVERTE que tu as posée dès le départ. « Que pensez-vous d’un répertoire qui mutualiserait toute la production (thèses, mémoires, articles) de nos institutions (universités, facultés, départements, école, etc.)?».

Tu n’es en contradiction avec personne et effectivement PERSONNE ne devrait vous «empêcher de fournir à nos chercheurs et étudiants une base de données exhaustive et un outil d’évaluation de nos travaux de recherche.».

Mieux, c’est ce qui est attendu, comme plus-value, de nous tous en tant que professionnels de l’information documentaire dans nos structures respectives, donc de questionner notre apport et la qualité de l’accompagnement  à nos communautés d’usagers.

Arbore ton manteau professionnel en ne restant pas sur la défensive. Les commentaires à ton thread restent des avis professionnels qui prolongent la réflexion sur la question posée. D’ailleurs ta réponse à mon commentaire le démontre à suffisance. Car elle reprécise ta pensée et apporte des éléments d’information sur le projet de l’ESP.

Il n’a jamais été dit de consulter la Bibliothèque Universitaire pour prendre une initiative institutionnelle, mais de faire l’état des lieux et d’y aller avec méthodologie dans ce type d’entreprise. Et tu le confirmes en écrivant « Nous avons effectué un travail en amont que la BU ne fera pas à notre place : l’identification et la collecte des travaux de l’ESP. »

Oui je suis d’avis que les institutions qui comptent en leur sein des producteurs de contenus (chercheurs, doctorants, enseignants,..) devraient s’appuyer sur leurs gestionnaires de contenus (bibliothécaires, informaticiens, etc.) pour mettre en œuvre leurs politiques institutionnelles de sauvegarde et de valorisation de leur mémoire scientifique (thèses, mémoires, articles, communications de congrès, etc.) dans un Dépôt Institutionnel (DI) prenant en compte les normes et technologies d’interopérabilité.

Et la Bibliothèque universitaire de Dakar à une étape du déroulement de son projet de mise en place d’un dépôt institutionnel pour l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) autour d’une politique a lancé sa Bibliothèque numérique en février 2014.

Certes, elle reste un outil PERFECTIBLE, c’est notre profonde conviction, dans le processus dynamique de repenser notre apport à la communauté universitaire et de travailler à la politique de sauvegarde et de valorisation de la mémoire scientifique de notre institution.

Mais, la bibliothèque numérique a le mérite d’exister et de mettre en ligne (consultable en texte intégral)  aujourd’hui pas moins de 8800 thèses, 4976 mémoires dans différentes disciplines d’enseignement et de recherche de l’UCAD, 2401 articles d’enseignants chercheurs, 68 items dans la collection des publications de l’UCAD et 140 documents rares et précieux.

Je te réitère mes encouragements à avoir le courage de poser le débat et de questionner nos pratiques en tant que professionnel dans la courtoisie, la sérénité et le professionnalisme. En guise de ndéwénal je t’invite à (re) lire ces questionnements que je me faisais en 2014 Quelles missions pour les bibliothèques universitaires des pays du sud à l’heure des confluences ? Etude de cas de la Bibliothèque centrale de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar

Bibliothécaires sénégalais indignez-vous!

Indigné de l’absence notoire d’un des acteurs de la chaine du #livre, à savoir le #Bibliothécaire dans le discours officiel des autorités du Ministère de la culture (Ministre, DC, etc.) du Sénégal à l’occasion des cérémonies telles que celle du lancement de la 17e Foire internationale du livre et du matériel didactique de Dakar #Fildak2019 qui a réuni ce 8 août 2019 différents acteurs du livre à la salle du Musée de civilisation noire.

Les autorités du ministère ne sont pas à leur premier « oubli ». Le fait est récurent (Salon du Livre, Foire du Livre, Journée du Livre, etc.) et le paradoxe est que l’autorité de tutelle des bibliothèques, le DLL est toujours au présidium et ses collaborateurs dans la salle pour rappeler à qui de droit la présence distinguée des mandants de l’Association sénégalaise des bibliothécaires, archivistes et documentalistes (ASBAD).

N’étant plus président de l’Association sénégalaise des bibliothécaires, archivistes et documentalistes (ASBAD) depuis février 2019, donc n’étant plus « cette personne » qui par respect à la communauté qu’il représente devrait être citée en sa qualité de personne morale de toute une corporation. Donc, je suis très à l’aise pour dénoncer cette non élégance du point de vue du principe.

Qui prépare les discours officiels des autorités de la culture en pareille occasion se demande-t-on ?  Où sont le DLL et ses collaborateurs au moment où l’autorité prononce son mot et salue les présences dans la salle ? Comment se fait-il que à chaque fois et pendant une cérémonie de plus d’une heure, qu’aucun des collaborateurs du Ministre n’actualise le discours par rapport aux présences ou ne daigne lui glisser un mot? ou que le MC ne reconnaisse la présence des bibliothécaires par la suite.

Bizarrement personne n’y pense, même pas ceux qui ont installé ces invités ou les autorités qui ont serré plus tôt la main de ces mêmes mandants, portant la parole de toute une communauté nationale.

Cela reste anecdotique de la non prise en compte de la bibliothèque dans l’élaboration et la mise en œuvre de la politique nationale du livre et de la lecture. Au vu de cette situation, il ne serait pas paradoxal 60 ans après son indépendance que ce grand pays de culture, qui est le Sénégal attende encore sa Bibliothèque Nationale, son réseau fonctionnel de bibliothèques départementales, son réseau de bibliothèques publiques, scolaires, etc.

Loin de nous une comparaison de statut avec certains acteurs de la chaîne du livre (auteur, éditeur, etc.), mais plutôt un rappel, qu’en parlant de chaîne du livre on fait référence à l’interconnexion de différents maillons, chacun ayant son importance dans la continuité de celle-ci. La bibliothèque étant au bout de la chaîne.

Le secteur du livre intègre un grand nombre de composantes : la création, l’édition, l’impression et la fabrication, la diffusion, la distribution, la vente en librairie, la lecture et la bibliothèque. Si dans cette chaîne, chaque intervenant a sa spécificité, chacun contribue à l’existence du livre !

Le processus tout entier d’élaboration du livre n’aurait aucun sens s’il n’aboutissait pas à la rencontre du livre avec le lecteur. C’est là que la bibliothèque trouve toute sa raison d’être

Les catalogues des bibliothèques offrent en un lieu unique une vitrine de l’édition éditoriale. (MDD, 2002)

Devoir civique et non vote partisan!

Le peuple sénégalais est appelé à se prononcer ce 20 mars 2016 sur le projet de réformes constitutionnelles soumis au référendum. C’est une consultation du peuple quant à l’acceptation ou non de propositions de modifications au texte constitutionnel en vigueur. Dès lors, avec le niveau actuel du débat, on peut se poser les questions de savoir si le citoyen doit voter pour accompagner le Président de la République ou le sanctionner dans son attitude et sa démarche politique? Où s’il doit voter pour apprécier la teneur des mesures qui lui sont soumises?
L’exercice de ce devoir citoyen doit-il être dicté par le mot d’ordre d’une mouvance, ‘’camp du oui’’ ou ‘’camp du non’’? Où doit-il relever de la responsabilité du citoyen à exercer son droit d’expression sur la pertinence ou non des réformes constitutionnelles qui lui sont proposées?
A mon avis, le vote est un acte civique, qui relève des devoirs et de la liberté individuelle du citoyen d’apprécier le contenu du texte qui lui est soumis. Même s’il y a à redire sur le processus d’élaboration et de soumission du projet de texte.
Je n’ai pas la prétention de parler au nom des autres, comme je refuse également qu’on me confisque la liberté d’expression à mon nom propre. En tant que citoyen, je ne voterai pas, dans le cadre de cette présente consultation, pour le compte du Président Macky Sall comme je refuse de voter pour ceux qui sont contre le président. Mais plutôt, je vote pour exprimer librement et de façon citoyenne mon accord (OUI) ou mon désaccord (NON) à la batterie de réformes constitutionnelles qui m’est soumise ; apprécier les pas moins de 15 points quant à leur pertinence dans la marche de notre démocratie.
Oui je suis d’avis que le Président Sall s’est dédit d’un engagement pris devant les citoyens. Nous l’avons élu pour 7 ans. Il s’était engagé solennellement et personnellement à n’en faire que 5. Il s’est dédit entre temps en usant d’un subterfuge politico-juridique. Il a évité la voie qui lui aurait permis de tenir parole dans le respect des lois qui nous gouvernent. Il doit être jugé dans son statut d’homme d’État face à la parole donnée et le sanctionner, s’il doit l’être, le moment venu.
Mais pour moi le temps des élections référendaires, n’est pas le temps des élections présidentielles. Durant le référendum le citoyen est appelé à se prononcer sur la pertinence des réformes constitutionnelles proposées dans la marche de notre démocratie. Lors des élections présidentielle le citoyen porte son choix sur un individu en se basant sur ses capacités d’homme d’État et le contenu du programme qu’il propose pour conduire notre destiné commune.
Alors chers citoyens non partisans refusez qu’on vous confisque votre capacité d’appréciation et votre droit d’expression citoyenne.
Chers professionnels de l’information participons à la maitrise de l’information des citoyens pour les aider à mieux exercer leur citoyenneté comme je le prônais dans mon texte de 2012 : La maîtrise de l’information pour un meilleur exercice de la citoyenneté.

Alternance 2.0 au Sénégal

Le Sénégal a vécu ce 25 mars 2012 sa seconde alternance démocratique. Il faut éviter d’être péremptoire en affirmant que les réseaux et les médias sociaux ont fortement contribué à sa survenance, mais force est de constater que l’esprit et la pratique du web social auront traversé cette élection présidentielle 2012 au Sénégal.

Ainsi, en attendant la publication du billet liminaire de ce biblioblog (OPENLIB.SN), je me prononce dans ce post, qui n’est rien d’autre qu’un bavardage au clavier au sens québécois du terme clavardage, sur la place qu’ont occupée les réseaux et médias sociaux dans le processus ayant abouti à cette seconde alternance démocratique au Sénégal, plutôt que de m’appesantir sur le panorama des réseaux et médias sociaux, leurs différences et l’impact éventuel de leur utilisation dans des élections. Ces  aspects ont d’ailleurs été bien traités (à mon avis) par Aboubacar Sadikh Ndiaye, l’auteur du livre blanc «Présidentielles 2.0», et qui a donné la parole à des experts.

A l’image des organisations de la société civile qui ont appelé les acteurs politiques au respect des valeurs républicaines, et les populations à se tenir debout et à veiller, certains acteurs de la blogosphère sénégalaise ont lancé un appel aux citoyens à se comporter  comme des E-observateurs du processus électoral à travers les réseaux et médias sociaux.

Certes, tous les électeurs sénégalais ne sont pas des internautes, mais la communauté web nationale a été très active. Les usagers de la toile se sont approprié les nouvelles fonctionnalités web pour se positionner comme des veilleurs. L’e-citoyen sénégalais s’est transformé en Big brother 2.0 pour partager sur son profil Facebook , sur son compte Twitter ou dans des espaces dédiés ses photos ou vidéos prises avec son smartphone, suggérer des liens ou poster des commentaires relatifs à l’élection présidentielle 2012.

Pour profiter de l’interactivité de ces ‘’journalistes amateurs’’, capables de remonter une anomalie, ou révéler une information à travers ces médias sociaux, même les télévisions nationales et internationales engagées dans la couverture de ces élections n’ont pas manqué de suivre cette longue traine (@2stvsenegal, @TFM  ,…). Des hashtags ont même été proposés pour une interaction avec les invités des émissions en direct. Pour d’autres, l’intervention s’est faite à travers  des plateformes de partage telles ‘’ les citoyens ont la parole’’, un projet de journalisme participatif porté par les Observateurs de France 24 et l’Atelier des médias de RFI avec des blogueurs volontaires ou encore via Sénégal 2012 ; Parole aux sénégalais ou Sama Baat initiatives prises par des sénégalais.

Même les organisations de la société civile s’y sont mises. Le Mouvement des forces vives du 23 juin 2011 (M23) a créé son espace et le mouvement Y’en a marre engagé dans le combat citoyen a mis en place sa page  Facebook avec plus de 13 000 clics sur le bouton ‘’j’aime’’ combinée à  un profil Twitter.

La communauté des blogueurs sénégalais a été au premier plan de cette bataille en ligne pour des élections libres et transparentes mais aussi pour une forte mobilisation citoyenne. La plateforme Sunu2012 a été une réussite notable dans ce domaine. Son hashtag #sunu2012 , de même que d’autres comme #kebetu ont été des « passages » incontournables pour les milliers de tweets partagés par les usagers de cette plateforme du micro-blogging.

Les deux coalitions en lice pour le fauteuil présidentiel n’ont pas été en reste dans la bataille à travers les médias sociaux. Déjà, à quarante huit heures du second tour de l’élection présidentielle, le candidat de la coalition victorieuse Benno Bok Yaakar (ensemble pour un espoir commun) partait largement favori en gagnant à la ‘’clic-ométrie’’ sur le bouton ‘’j’aime’’ de Facebook et au vu des résultats d’un sondage publié sur le profil de sunu Sénégal.

Mais ne faudrait-il pas, pour autant, relativiser l’impact des médias sociaux sur le processus électoral même si l’Internet mobile a fortement progressé  au Sénégal, car comme l’écrivait Olivier Sagna, l’éditorialiste du Bulletin d’analyse sur les technologies de l’information et de la communication (BATIK), la Lettre d’information électronique mensuelle publiée par OSIRIS « Globalement, le taux de pénétration des services Internet dans la société sénégalaise reste cependant encore très faible puisqu’il ne concerne que 2,8% de la population même si en termes d’utilisation, l’Union internationale des télécommunications (UIT) évalue le taux de pénétration d’Internet à 15,7% de la population. 2011 restera donc dans les annales comme l’année où l’Internet mobile s’est imposé comme le moyen d’accès privilégié à Internet.».

En tout état de cause, force est de reconnaitre que le web social aura été au cœur de cette alternance 2.0 au Sénégal qui consacre la fin d’un cycle de leaders pour ouvrir l’ère des leaders appartenant aux générations  post-indépendance, peut être pour une gouvernance 2.0 au service du Nouveau type de sénégalais (NTS) que le mouvement « Y’en a marre » appelle de tous ses vœux, et qui sera certainement un Sénégalais 2.0.